Grades-en Aikido les dan les kyu les menkyo.

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Les grades


                 aï –
shodan (débutant)

                 aï –
Nidan

                 aï –
Sandan

                 aï –
yondan

                 aï –
Godan

                 aï –
Rokudan
 
 
 
Sommaire
  1. introduction

 

  2. Les grades du point de vue historique japonais
  2.1. Les grades selon les divers arts martiaux
  3. Système de grades dans les autres arts martiaux
  3.1. 1er paradoxe
  3.2. 2ème paradoxe
  3.3. 3ème paradoxe
  3.4. Propositions
  4. critères d'attribution des grades
  4.1. Qui détient les connaissances suffisantes (et comment le savoir ?) pour prodiguer un enseignement juste ?
  4.2. Les critères de jalonnement
  4.3. Évaluation de Aïte
  4.4. Evaluation de Tori
  4.5. Evaluation du comprendre : quantification et compensation
  5. Conclusion

 

  Connaître les autres, c’est sagesse, mais se connaître soi-même, c’est sagesse supérieure, la nature propre étant ce qu’il y a de plus caché.
Imposer sa volonté aux autres, c’est force, mais se l’imposer à soi-même, c’est force supérieure, les passions propres étant ce qu’il y a de plus difficile à dompter.
Se suffire, être content de ce que le destin a donné, est la vraie richesse, se maîtriser, se plier à ce que le destin a disposé, est le vrai caractère.
    Sagesse orientale

 

1. introduction    
 
S’entraîner et pratiquer régulièrement, consacrer à sa discipline le maximum de temps et d’énergie: ceci est, dans l’esprit de celui qui pratique comme pour ceux qui sont extérieurs à la discipline, sanctionné par un grade indiquant un niveau de maîtrise atteint. Le grade serait donc accordé en fonction de repères mesurables : nombre de techniques connues, précision, aspects du cérémonial, toutes ces dimensions, une fois prises en compte, permettant de juger la valeur de l'aïkidoka, en vertu du principe selon lequel on ne connaît que ce qu'on a mesuré.
Cette représentation des grades n'a aucun sens.
Elle n'a aucun sens dans la mesure où la qualité ne se mesure pas. Personne ne peut se livrer à la comédie de juger un niveau de maîtrise. Aucun maître digne de ce nom ne se livre à ce genre de parodie. Croire que l’on peut évaluer la qualité de quelqu’un relève de l’ignorance (cette dernière représentant, dans le contexte martial, une faute lourde) ou de la dérive psychiatrique. Pur outil, la technique est à l’aïkidoka ce que le bol est à la soupe. L’examen minutieux et la mesure du bol indiquent-ils la qualité de la soupe et son goût ? Juger de la qualité d’un artiste en examinant ses outils serait tout aussi stupide (l’aïkido est un art, et non un sport aux performances mesurables). Le do est la voie que l'on emprunte pour retrouver la vraie nature de l’homme. Quelle peut bien être la signification d’un grade dans ce contexte ? Quel étalon sert à la mesure ? Est-on même capable de s’auto-évaluer avec justesse ? Se connaître soi-même est déjà si difficile...

 

  Que savez-vous du principe ? Rien, je l’ai cherché, dit Confucius, durant cinq années entières, dans les formules et les nombres, sans le trouver. Puis durant douze années dans le yin et le yang, également sans résultat.
Cela ne m’étonne pas fit Lao Tan. Si le principe pouvait se trouver ainsi, il figurerait depuis longtemps parmi les cadeaux qu’on se fait entre amis. La connaissance du principe ne se trouve ni ne se communique facilement.
 
Sagesse orientale
2. LES GRADES DU POINT DE VUE HISTORIQUE JAPONAIS
 

On distingue 3 types de "disciplines martiales" :
• Les arts martiaux à objectifs de guerre : jutsu, ryu. Entreprise artisanale autour d'un maître. Le but est d'apprendre à mettre hors de combat un adversaire en un minimum de temps.
• Les arts martiaux à objectifs spirituels recherchant l'accomplissement de l'homme par une pratique martiale : budo.

  Traditionnellement, ils sont organisés autour d'un maître, en entreprises artisanales.
L'aïkido en fait partie : il conserve une tradition martiale, à l'opposé du sport, de sa compétition, du culte de la vedette et du champion.
Mais, le fonctionnement sportif aidant, on remarque une évolution vers une seconde catégorie d'arts martiaux : les arts martiaux "sportifs", qui, hormis au Japon, s'organisent en clubs.
• Les "arts martiaux" sportifs.
Objectifs : coupe, médaille, Jeux Olympiques.
En général, ils dérivent des précédents ; comme dans n'importe quel sport, le but est la compétition : il ne s'agit plus, en aucune façon, d'arts martiaux.
Il serait donc plus juste de dire : "sport ayant une origine martiale". Sur le plan martial, lorsqu'on est vaincu, on est mort. Or, pour rendre la compétition inoffensive, on supprime toutes les techniques dangereuses' qui sont oubliées au profit d'autres, peu efficaces, qui permettent de marquer des points. Les disciplines martiales d'origine sont donc ici complètement dénaturées...
L'organisation en club fonctionne sur les mêmes principes que le football ou le rugby et, le mode étant inadapté, il entraîne à terme la disparition de la discipline.
Dans cette optique, le système de grades kyu et dan n'a plus aucun rapport avec l'origine, ni aucun sens.
2.1. LE SYSTEME DE GRADES DANS LES ARTS MARTIAUX DE COMBATS REELS : BUJUTSU
  Avant la guerre de 1940, le grade maximum était 5ème dan pour pratiquement toutes les disciplines. Après guerre, afin de retrouver un semblant de hiérarchie, les grades furent dévalorisés pour aller jusqu'à 10 dans. Il semble bien que de nos jours, il faille recommencer et monter jusqu'au 15ème dan ! Et pour combien de temps3 ? Toutes les disciplines ne comportent pas autant de degrés.
 

En Europe, les uchi deshi sont ceux qui assistent le maître à d'autres tâches que le cours :
• Ils effectuent des missions en son nom
• remplacent le professeur, démarrent le cours lorsqu'il est en retard
• préparent le dojo, en assurent la promotion, c'est-à-dire celle du professeur et de son enseignement
• tiennent le professeur informé de ce qui se passe dans le dojo

• font respecter la discipline
• mettent à l'épreuve les pratiquants ayant une mauvaise attitude pour tester leur motivation (s'ils sont prêts à faire l'effort de changer) ou pour les amener à partir d'eux-mêmes
• éduquent les jeunes pour qu'ils soient eux aussi de bons sempais (anciens)
• etc...

  Les Shihan ou Sensei : sont, au sens littéral, les professeurs, des modèles à imiter. Pourtant, qu'ils soient japonais ou d'une autre nationalité, ils peuvent être motivés par d'autres ambitions que l'aïkido. Certains se sont même attribué, eux-mêmes, des compétences ou titres. C'est pourquoi il convient de choisir soigneusement son maître car l'aïkido n'est pas que technique, c'est la voie d'un accomplissement personnel. Quel est celui qui peut raisonnablement dire : "je suis tel niveau en accomplissement de moi-même" ? Qui peut prétendre évaluer cela ?
Une bonne règle : fuir, comme la peste, ceux qui mettent en avant leur grade, leur ancienneté, leurs responsabilités, surtout fédérales5. Seules la qualité de l'enseignement, la compétence réelle, désignent les vrais maîtres. Un titre ou une étiquette risquent d'entraîner les élèves sur le mauvais chemin.
 

Le Budo, voie pour arrêter l'épée, éveille la spiritualité et permet la réalisation de soi au travers d'une pratique martiale. Comment peut-on mesurer l'éveil spirituel de quelqu'un, son accomplissement, par un grade dan ou kyu ?
Dans cette mesure, les systèmes kyu et dan n'ont que peu de valeur pour les initiés : ils sont te côté omote (superficiel) des choses. Comme le dit Peter, toute hiérarchie retrouve au bout d'un certain temps à sa tête (hauts gradés) les épaves du système, qui ont atteint leur niveau d'incompétence ; ceux qui s'abritent derrière leurs grades, leur fonction, leur titre ne sont que des incapables qui n'auraient aucun élève sans cela.

 

  Ceci explique :
• Qu'ils ignorent et entretiennent l'ignorance des valeurs traditionnelles authentiques.
• Que certains inventent tous les prétextes imaginables pour justifier une attitude qui, du point de vue de la discipline, est inacceptable. Par exemple, faire passer des grades devant des gens que l'on ne connaît pas, avec qui on n'a jamais eu aucune expérience, voire qui défendent des idées contraires aux nôtres, sous le prétexte qu'un titre, un kyu, un dan, d'où qu'il vienne, est toujours bon à prendre. L'enjeu véritable de l'art martial ne croise en aucun moment le chemin de la satisfaction de l'ego.
• L'engouement de certains pour les fédérations qui favorisent cela : fausses notions de valeur, faux comportements, déviations de la discipline.
• Que certains disent n'avoir pas vu, ni entendu, ni lu ce qui leur crève les yeux, ce qui les empêche de prendre parti. S'ils avaient été au courant ! ...
Certains arts martiaux, par dérision de ces bêtises, offrent une ceinture noire à tous les débutants : nous sommes englués dans notre crasse d'ignorants. La pratique aidant, ils se purifient, les hauts gradés portant ainsi des ceintures blanches.
On peut fort bien laisser la possibilité au débutant de choisir sa ceinture : s'il l'ose, il la prendra noire. Lorsqu'il s'apercevra que cela ne change rien, il conclura que cela sert simplement à tenir la veste du gi. Il se désintéressera ainsi de cette fameuse ceinture pour se consacrer à l'essentiel.
Il est illusoire de croire qu'élever les critères d'attribution des diplômes ou grades permettrait une meilleure sélection. Distribuer des diplômes à