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1. Introduction |
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Pourquoi engager une approche comparative
des modèles traditionnel et fédéraux ?
Une structure est très importante : elle conditionne lintelligence
du milieu. Si elle est inadaptée à une pratique, elle ne
peut que la pervertir, la transformer en autre chose.
Cest ce que nous enseigne l'aïkido. La technique
- la structure
- nest pas importante.
Cest notre langage, notre moyen dexpression,
notre outil ; pourtant, si elle nest pas correcte, nous ne ferons
rien de bon. Il en est de même pour l'ébéniste qui,
en se servant de ses outils
- de sa technique
- utilise une procédure dexécution,
un mode opératoire adapté
- une structure
- pour fabriquer une oeuvre dart.
On peut toujours, avec les meilleurs outils, les meilleures
techniques du monde, chercher à construire un immeuble en commençant
par le toit : ce sera un échec. L'aïkido néchappe
pas à cette règle.
La structure
- fédérale
- inadaptée déforme les outils en les normalisant,
en les imposant, en les modifiant au gré des luttes d'influence
et les rend moins performants.
Les pratiquants, empêtrés dans les problèmes
ainsi générés, finissent par épuiser leur
énergie sur les outils, la démarche, et perdent rapidement
de vue lobjectif, à savoir que l'aïkido est un art,
et qu'un art permet l'expression du caractère propre et unique
de chaque pratiquant.
Pour faire prendre conscience de ce qui est aujourd'hui un problème
mettant en jeu, il est crucial de le comprendre, la pérennité
de l'aïkido qui, si l'on n'y prend garde, finira par disparaître
bel et bien, nous avons mis en regard dans cet ouvrage l'organisation
d'un dojo traditionnel, que beaucoup trop de pratiquants méconnaissent,
et celle d'une structure fédérale, que beaucoup, par ignorance
ou par manque de repère, considèrent comme la seule que
l'Occident puisse connaître. |
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5. TABLEAU COMPARATIF DES MODELES TRADITIONNEL
ET FEDERAL |
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Modèle Traditionnel |
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Modèle Fédéral |
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1. Un maître, un dojo |
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1. Une fédération, des administrés, des clubs |
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Le professeur est le maître :
- de sa discipline
- de sa pratique
- de son enseignement
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Les techniciens sont assujettis à leurs clubs et à
la structure fédérale.
- Le club est une entité anonyme impersonnelle.
- Le professeur est employé par ses élèves, voire
par des gens qui ne pratiquent pas l'aïkido.
- Il est un sujet fédéral soumis.
Il n'est pas libre de son enseignement : la méthode
- Les techniciens sont assujettis à leurs clubs et à la
structure fédérale.
- Le club est une entité anonyme impersonnelle.
- Le professeur est employé par ses élèves, voire
par des gens qui ne pratiquent pas l'aïkido.
- Il est un sujet fédéral soumis.
- Il n'est pas libre de son enseignement : la méthode nationale
(!) lui est imposée.
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Au service de personne, sinon de son art, le maître est libre.
Sa qualité, la qualité de ses élèves, sont
les seuls témoins de sa compétence.
L'arbre ne se juge qu'à ses fruits !
On fait de l'aïkido avec un professeur d'aïkido, pas avec une
structure !
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- Le professeur fédéral met ses titres en avant, la fédération
(répétons-le : les administratifs ne connaissent rien
de l'aïkido) imposent les techniciens qu'ils choisissent pour leur
niveau de soumission au système.
- Fatalité historique, décision ministérielle,
spécificité française, sont autant de faux prétextes
souvent argués pour accepter l'inacceptable.
- Un technicien qui n'obéit pas à la règle fédérale
est immédiatement déchu, devenant brusquement incompétent
!
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Relation de maître à disciple traditionnelle
: on ne peut pas espérer atteindre un haut niveau en étant
en désaccord avec son professeur. |
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La relation de maître à disciple n'existe pas. Seule la soumission
à la loi fédérale est évaluée. |
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L'aïkido n'ayant rien à voir avec la politique, les administratifs
sont inexistants.
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Les politiques peuvent s'emparer de titres et de grades de
techniciens, qu'ils ont le pouvoir de décerner. Il est vrai que,
lors des stages, ils s'entraînent de longues heures au bord du tatami
à remplir des papiers en tous genres.
Ils rendent la participation à leurs stages obligatoire : l'obligation
est la preuve de l'harmonie parfaite du politique et du technicien. Une
réelle compétence n'est donc plus nécessaire. |
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A tout moment, l'élève peut, sur ordre du
maître, quitter le dojo, pour des raisons qui sont appréciées
par le maître seul.
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C'est le professeur qui peut être amené à
quitter le dojo à tout moment, sur ordre du bureau ou de la fédération.
Des élèves qui ne pratiquent plus depuis des lustres renvoient
le maître !
D'obscurs pratiquants parviennent ainsi à se hisser avec le temps
aux plus hauts postes de responsabilité fédérale,
et ce sont eux qui font la pluie et le beau temps de l'aïkido, qui
dirigent les choix techniques ! C'est le principe de Peter : toute hiérarchie
retrouve au bout d'un certain temps à sa tête les épaves
du système.
L'élève est en outre un pratiquant affilié : il ne
peut ni être renvoyé, ni même être sélectionné
au départ. Une fédération habilitée représente
l'Etat devant qui tous les citoyens sont à égalité
: elle n'a donc pas le droit de refuser une licence. |
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La pratique est exaltante, puisqu'elle est
le fruit du libre choix de chacun. Aucune démarche n'est considérée
comme meilleure qu'une autre, tout n'est qu'affaire de point de vue. |
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La pratique devient insipide et ne satisfait
personne. Donc, on réglemente, on sanctionne, on impose des enseignants
dont aucun pratiquant ne voudrait s'il était libre de ses choix.
La technique officielle est le fruit figé des tendances ministérielles
qui vont vers la réunification des courants opposés. D'un
point de vue naïf, l'idée est jolie, mais elle est absurde d'un
point de vue martial, et ridicule au plan philosophique : la pensée
unique n'est jamais la plus élevée. |
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2. La liberté |
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2. La méthode officielle |
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Pas de norme, pas de méthode : cela signifierait
que l'on sait tout, que l'on a fait le tour de la discipline.
Que l'aikido n'est pas un art .
Pas plus qu'il y a des normes en peinture en musique il n'y a de norme
en aikido. |
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La norme est obligatoire (méthode nationale).
C'est une obligation sportive |
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L'enseignement traditionnel permet l'apprentissage sur
mesure, il sollicite en permanence le génie de chacun. Il vise
à la liberté et à former des hommes autonomes, libres.
Si tu vois un maître, coupe-lui la tête, dit un enseignement
Zen, tu es ton propre maître.
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Pas de maître (sinon exotique et ponctuel pour garder un peu de
crédit ), d'homme extraordinaire, mais la grisaille normative. Toute
individualité est un danger pour l'administration. La seule évolution
possible est un compromis entre plusieurs fédérations. Ces
comportements aberrants nous paraissent pourtant normaux. Ainsi Laborit
pose-t-il la question : quand peut-on dire que nous avons un acte d'homme
libre qui ne soit pas induit par une morale, une société,
une religion ? |
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Aucune garantie de qualité du professeur. C'est le prix à
payer de l'authenticité, qui n'est pas quantifiable. Évidemment,
les fédéraux s'emparent de l'argument pour dire que leur système
est le moins pire. Quelle incompréhension grossière ! O Sensei
le fondateur de l'aikido était-il gradé par l'Etat français,
par l'Etat belge... ? |
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L'illusion consiste à croire qu'une fédération
est la garantie d'un enseignement de qualité, formant des professeurs
de qualité. Qu'elle évite la prolifération des charlatans,
ce qui est absurde.
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