Dojo Aikido à Lyon.

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Le dojo


                 dojo
Dojo

Un petit extrait

Sommaire

  • 1. le dojo, cadre d’enseignement et de pratique
  • 2. être membre du dojo
  • 2.1. Le dossier d’inscription
  • 2.2. La cotisation
  • 3. Comportement au dojo
  • 3.1 La tenue du pratiquant
  • 3.2 Une attitude juste
  • 3.3 Le code de conduite du pratiquant
  • 4. vie et organisation du dojo
  • 4.1. La place des uchi deshi dans un dojo d’aïkido
  • 4.2. Le rôle des uchi deshi
  • 4.3. Les cinq règles de bon sens
  • 4.4. Pour un travail de groupe efficace
  • 4.4.1. Respect et amitié
  • 4.4.2. Identifier les compétences et délimiter les attendus
  • 4.4.3. Etc. Etc. ..........
L’idolâtrie consiste avant tout à dépouiller un symbole de son sens profond, à n’en garder que l’apparence qui, dès lors, se trouve séparé de son sens fondement métaphysique.
Schuon

1. le dojo, cadre d’enseignement et de pratique 

A l'heure où l'on entend de plus en plus de pratiquants d'aïkido parler de leur "club", il nous paraît nécessaire de repréciser ce que doivent être le lieu et le cadre de l'enseignement de cette discipline : l'aïkido ne se pratique pas dans un club mais bel et bien dans un dojo, et cette distinction n'est pas affaire de maniaquerie lexicale ; sous la surface de ces mots se dissimulent des réalités fondamentalement opposées, et la méconnaissance de leurs sens respectifs mène les aïkidokas vers une dérive inquiétante par rapport à l'attitude traditionnelle. Ce qui est en jeu ici, c'est l'essence même de la discipline et de sa pratique. Le mot dojo n'est pas seulement la version japonaise de notre salle de sport, il indique bien plus que cela, à la fois esprit et cadre structurant de la pratique. La perception juste de cet esprit de dojo est donc indispensable à la transmission de l'aïkido traditionnel. Pour de nombreuses raisons, en particulier parce qu'il s'agit d'une notion orientale, très éloignée des modèles et des schémas auxquels nous sommes habitués, peu de pratiquants savent comment fonctionne un dojo traditionnel. Et pourtant ! Ne dit-on pas que le dojo symbolise le champ de bataille ? Le maître doit pouvoir alors faire une confiance absolue à ses élèves : chaque chose, chaque personne, doit y être exactement à sa place. C'est ce travail d'explication qu'il faut entreprendre, pour permettre à chacun d'apprendre à connaître sa juste place dans le dojo et de ce fait de rester fidèle à la tradition, seule garante du juste esprit de la pratique. L’aïkido ne peut être en effet que l’œuvre :

  • D'aïkidokas appliquant des règles et une conduite d'aïkidokas.
  • D’aïkidokas ayant suffisamment d’humilité, de respect pour leur discipline et les pratiquants d’aïkido pour ne pas contraindre et forcer le comportement d’autrui selon leurs propres règles, leurs propres valeurs.
  • D’aïkidokas modestes, reconnaissant ne pas détenir toute la vérité, acceptant que d’autres soient plus avancés, respectant la voie et les convictions de ceux qui pratiquent différemment, évitant de s’ériger en modèle absolu de la discipline.
  • D'aïkidokas qui pratiquent en suivant la démarche de l’aïkido quoi qu’il arrive, sans se laisser impressionner par les représentants prétendument « officiels » de l’aïkido dont le comportement est à l’opposé de celui de O Sensei. Les textes et enseignements du fondateur témoignent de cette énormité paradoxale.
  • Tout ceci n’est possible que lorsque l’étiquette et les règles de pratique sont complètement intégrées !
  • Pratiquer une discipline orientale comme l’aïkido n’est pas chose évidente pour un Européen. De la même façon, le fonctionnement européen est inconnu du maître japonais. Celui-ci fait confiance aux élèves du cru et s’appuie sur les structures locales avec le respect, qu’en tant qu’invité, il doit à ses hôtes. L'effort est pourtant nécessaire et il nous faut, nous, pratiquants européens, comprendre l'esprit de l'aïkido et les lois du dojo.

Comme le veut la tradition, l’élève va chez le maître. Quelle que soit sa tâche dans le dojo, il n’est pas chez lui et ne doit jamais l’oublier. Un enseignant, quel qu’il soit, n’est jamais l’obligé de ses élèves, il ne se situe pas au même niveau hiérarchique : c’est la notion de sempai. Certains maîtres abusent de leur position. D’autres se mettent trop à la portée de leurs élèves, ce qui peut causer des problèmes venant de ceux qui ne savent pas tenir leur place. Ceci implique un comportement adapté dans le dojo, en dehors de lui et dans la relation maître/disciple.


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la notion d'harmonie, dont le caractère se décompose en trois : le Toit, le Un, la Bouche, implique que chaque chose soit à son exacte place : sous le toit, c’est le maître qui parle. La disposition du professeur et des élèves sur le tatami en est le rappel permanent. Les codes de conduites vont dans ce sens : lors d'une démonstration ou d'un examen de grades, le plus ancien ne chute jamais projeté par un plus novice ; de même, on n'invite jamais un plus gradé, on attend d'être invité par lui. L'ordre hiérarchique est respecté jusque sur les affiches annonçant des stages ou des démonstrations (hambukaï). A l’inscription, l’élève doit être admis par le professeur même si cela n’apparaît pas. Il doit être pris en charge par deux anciens qui jouent le rôle de parrain « sempai » ; ceux-ci seront particulièrement chargés de son éducation. En retard, l’élève demande à monter sur le tatami.

Pour sortir, l’élève doit demander l’autorisation au maître, les sempai y veillent.

Même après plusieurs années de pratique, l’élève peut se voir interdire définitivement l’accès au cours pour des raisons que le professeur n’a pas à justifier. Imaginons le cas d’un refus dans le contexte d’une association sportive, où le bureau est le patron du club et le professeur son débiteur, son employé aux ordres. Comment serait gérée une telle situation si le bureau était d’un avis contraire à celui du professeur ? Imagine-t-on un seul instant un vrai professeur d’aïkido : aux ordres de ses élèves, parfois débutants ;

pire, aux ordres de certains élèves qui briguent la place du professeur ;ou aux ordres d’élèves qui ne pratiquent plus depuis longtemps ou qui ne font plus partie de l’association, s’accordant le privilège de ne plus payer de cotisation depuis plusieurs années. Du point de vue traditionnel, une telle situation ne peut être acceptée. Il est impossible de faire de l’aïkido dans ce qui n'est plus un dojo, mais bien un club sportif. En pareil cas, c’est au professeur de reprendre sa place et de la tenir. Pour nous, professeurs responsables de la tradition d’aïkido, le « bureau » n’est autre qu'un groupement d'élèves qui acceptent une mission supplémentaire, qui prennent des responsabilités, qui agissent au nom du maître et qui ont sa caution. Ces élèves s’appellent traditionnellement des uchi deshi. Il peut également s’agir de personnes qui participent au développement de l'aïkido sans le pratiquer. Le professeur n’ayant pas toutes les qualités, s’entoure de gens compétents qui connaissent leur place. Aucune raison de personnaliser ou d’être vexé d’un désaccord : le maître donne une mission qui est remplie du mieux possible. Elle est d'ailleurs généralement formatrice. Un professeur bien entouré ne devrait pas avoir à intervenir : les choses sont réglées par les anciens, qui, en anticipant l’action, montrent leurs progrès et leurs connaissances. Depuis longtemps les professeurs de judo et de karaté, dont l’expérience fédérale est plus grande, et qui ont compris que le système associatif ne permettait plus aux élèves de connaître leur juste place, procèdent ainsi. D’un point de vue pédagogique, l’enseignant incite l’élève à franchir une difficulté en vue de lui apprendre un élément supplémentaire du fonctionnement d’un dojo. Plusieurs situations peuvent se présenter : L’élève détecte le problème et le résout ;

L’élève détecte le problème et en parle au professeur ; Le professeur signale le problème à l’élève qui ne l’a pas vu ou qui a essayé de l’éviter. C’est en franchissant une difficulté que l’élève se forme et qu’il progresse. En traitant le problème convenablement et de manière autonome, l’uchi deshi montre sa compétence et sa compréhension de l’aïkido. Le maître est présent pour le conseiller et rattraper ses éventuelles erreurs. On voit donc que le vrai maître est celui qui incite l’élève à être autonome et à s’assumer et non celui qui exige la soumission en inhibant toute initiative. C’est ici que le maître se distingue du gourou.

Presque tous reçoivent leurs idées toutes faites et suivent toute leur vie l’opinion. Ils parlent dans le style du temps, ils s’habillent selon la mode du temps, non par aucun principe, mais pour faire comme les autres. Imitateurs serviles qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes. N’est-ce pas là de la folie ? Folie incurable car les hommes ne se doutent pas qu’ils sont atteints de cette manie de l’imitation.
Tchoang Tzeu

2. Etre membre du dojo

  • Pour faire partie du dojo, il faut :
  • être accepté par le professeur
  • être parrainé par deux anciens membres du dojo (sempai)

etc.


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