Alain Peyrache sensei nous incite à la cohérence et à la rigueur
En aïkido : quels repères donner au pratiquant à son arrivée ?
Le dojo est l'inverse d'un club Kanji
Diplômes grades Tadashi Abe menkyo Kaiden
Les premiers termes utilisés par le pratiquant ont un sens très clair
Malheureusement force est de constater que même certains "professeurs" en ignorent le sens... Alors leurs élèves...
1. L'aïkido se pratique dans un dojo et pas dans un club
- 1. Signification du mot « dojo » :
- En japonais, « dojo » signifie littéralement « le lieu où l’on pratique la voie » (« do » = la voie, « jo » = le lieu). Le dojo est donc bien plus qu’une simple salle d’entraînement ou un club sportif.
- C’est un espace dédié à l’apprentissage, au respect, à la discipline et à la recherche intérieure.
- 2. Dimension spirituelle et culturelle : pas de dojo sans reishiki
- Le dojo est souvent considéré comme un lieu sacré, où l’on vient non seulement s’entraîner physiquement, mais aussi travailler sur soi-même, son esprit et son attitude.
- Il existe des rituels, une étiquette et une organisation spécifique qui rappellent le respect des traditions et des anciens.
- 3. Différence avec le « club » :
- Un club est généralement associé à une pratique sportive occidentale, axée sur la compétition, la performance et le loisir.
- Le dojo, lui, est le lieu de transmission d’un art, d’une voie, où l’on suit l’enseignement d’un maître et où la progression est personnelle, souvent sans compétition.
- 4. Respect de la tradition :
- Dire « dojo » marque l’attachement à la tradition japonaise et à la philosophie de l’aïkido, qui va au-delà du simple sport.
- C’est une façon de montrer que l’on pratique un art martial dans son cadre authentique, avec ses valeurs et ses repères.
- En résumé,
- le terme « dojo » porte une signification profonde et symbolique pour les pratiquants d’aïkido traditionnel, alors que « club » renvoie à une notion plus occidentale et sportive, à l'opposé de l’esprit des arts martiaux japonais.
- Dans chacun des systèmes, « dojo » ou « club », on utilise des mots différents, on adopte des fonctionnements distincts et on poursuit des objectifs qui ne sont pas les mêmes.
- 2 mondes à l'opposé qui n'ont rien de commun
2. Le nom du pratiquant d'aïkido
- La distinction entre aïkidōshugyōsha (合気道修行者) et aïkidōka (合気道家)
- — et surtout l’absence du suffixe -ka (家) pour désigner simplement un pratiquant — est riche de sens dans la culture martiale japonaise.
- a) Aïkidōshugyōsha (合気道修行者)
-
Shugyōsha (修行者) : Littéralement, « celui qui s’engage dans le shugyō
».
- Shugyō (修行) : Pratique assidue, ascèse, entraînement spirituel et technique. Ce terme implique un engagement profond, une quête de maîtrise de soi et de l’art, bien au-delà de la simple répétition de techniques.
- Connotation : Humilité, persévérance, recherche constante. On est toujours en apprentissage, jamais « expert ».
- b) Aïkidōka (合気道家)
-
- -ka (家) : Suffixe qui désigne un « expert », un « maître », ou quelqu’un qui a atteint un niveau élevé dans un domaine (ex. : judoka, kendoka).
- Problème : Dans la tradition japonaise, se qualifier soi-même de -ka peut être perçu comme présomptueux, surtout si l’on n’a pas été reconnu comme tel par ses pairs ou son maître.
- Usage : au Japon, il est plutôt réservé à ceux qui ont une maîtrise avérée et une légitimité transmise.
- Pourquoi ne pas utiliser -ka pour un simple pratiquant ?
-
a) Culture de l’humilité
- Dans les arts martiaux japonais, on ne s’auto-proclame pas expert. C’est aux autres (maîtres, pairs) de reconnaître votre compétence.
- Dire de soi-même « Je suis un aïkidōka » pourrait sous-entendre « Je suis un expert », ce qui est mal vu, voire ridicule, si vous êtes débutant ou intermédiaire.
- b) Le shugyō : une voie sans fin
-
- L’aïkido n’est pas une compétence que l’on « possède », mais une voie (dō) que l’on parcourt toute sa vie.
- Shugyōsha rappelle que l’on est toujours en train d’apprendre, de se remettre en question, de polir son art.
- Éviter la confusion avec les grades
-
Au Japon, on utilise souvent des termes plus précis :
- Deshi (弟子) : Élève, disciple.
- Kōhai (後輩) : le plus jeune (rapport au sempaï), junior, moins expérimenté.
- Sempai (先輩) : Senior, plus expérimenté, plus ancien que le kohaï.
- Sensei (先生) : Enseignant, maître.
- Pourquoi cette nuance est-elle importante ?
- a) Respect de la tradition
-
- Utiliser shugyōsha plutôt que -ka montre que l’on comprend et respecte la philosophie de l’aïkido : on ne s’attribue pas un titre, on le mérite par la pratique.
- b) Éviter les malentendus
-
- En Occident, beaucoup utilisent aïkidōka sans réaliser sa connotation forte. Au Japon, cela pourrait être perçu comme de l’arrogance.
- Shugyōsha est plus neutre et plus juste pour la plupart des pratiquants.
- c) Une question d’attitude
-
- L’aïkido, comme les autres budō, valorise l’humilité et la remise en question permanente. Se présenter comme un shugyōsha, c’est adopter cette attitude.
-
- Un débutant : « Je suis un pratiquant d’aïkido » → « Watashi wa aïkidō no shugyōsha desu. »
- Un enseignant reconnu : « Je suis un expert en aïkido » → « Watashi wa aïkidōka desu. » (mais il ne le dira probablement pas lui-même !)
- Un maître : « Il est un grand aïkidōka. » → « Kare wa yūshū na aïkidōka desu. » (dit par ses élèves ou pairs).
- On dit shugyōsha parce que l’aïkido est une voie, pas un titre. Se qualifier de -ka, c’est s’attribuer une expertise que seuls les autres peuvent vous reconnaître.
3. "Mon" la porte
- Origine et symbolique
- Monjin (門人) et Monka (門下) sont deux termes japonais liés à la tradition martiale et plus largement à la relation maître-élève dans les arts classiques du Japon.
- L’image de la « porte » renvoie à l’idée que l’on ne peut accéder à la connaissance qu’en passant par l’enseignement d’un maître. Cela souligne aussi l’importance de la loyauté et de la persévérance dans la voie (dō).
- Ces notions sont encore très présentes dans les arts martiaux traditionnels, ceux qui sont restés authentique où la relation maître-élève est centrale.
- Monjin (門人)
-
- Signification littérale : « Personne de la porte » (門 = porte, 人 = personne).
- Sens : Désigne un disciple, un élève ou un membre d’une école (ryūha). Le terme évoque l’idée d’entrer par la « porte » d’un enseignement, c’est-à-dire d’être accepté comme élève par un maître (nyumon) ou une école.
- Usage : Employé pour parler des pratiquants d’un art martial, d’un dojo ou d’une tradition spécifique. Il implique une relation formelle ou informelle avec un maître ou une lignée.
- Monka (門下) /dt>
-
- Signification littérale : « Sous la porte » (門 = porte, 下 = sous).
- Sens : Désigne l’ensemble des disciples ou élèves d’un maître ou d’une école. On parle parfois de « monka no hito » (門下の人) pour évoquer les membres d’un même courant ou dojo.
- Contexte dans les arts martiaux Ces termes reflètent l’importance de la transmission directe et de l’appartenance à une lignée. Dans les budō (arts martiaux japonais), être monjin ou faire partie du monka d’un sensei signifie que l’on suit son enseignement, que l’on respecte ses valeurs et que l’on s’inscrit dans la continuité de sa pratique, qu'on le représente.
- Montei (門弟)
-
- Signification : « Élève de la porte » (門 = porte, 弟 = élève, disciple).
- Sens : Synonyme de monjin, mais souvent utilisé pour insister sur la relation hiérarchique et le respect dû au maître.
4. Montei, Monka, Monjin (mon : porte)
- Être monjin ou faire partie du monka d’un sensei,
- c’est s’engager à suivre son enseignement, à en respecter les valeurs, à s’inscrire dans la continuité de sa pratique — et, par là même, à le représenter. Cette notion, profondément ancrée dans la culture martiale japonaise, pose un défi majeur aux pratiquants occidentaux.
- En Occident, l’individualisme et la quête de liberté personnelle priment souvent : beaucoup veulent pratiquer avec qui ils le souhaitent, sans devoir rien à un maître ni à une lignée.
- Cette approche, si elle peut sembler libératrice, ouvre aussi la porte à des dérives : des pratiquants s’autoproclament experts, s'auto grade... modifient les techniques à leur guise, ou enseignent sans légitimité, le tout au nom d’une « liberté » mal comprise.
-
Vous ne trouverez chez eux comme ci-joint aucune filiation.
Il ont appris le peu qu'ils savent tout seul ou presque...
Juste des escrocs dangereux.
Dans ces milieux délétère, on vous laisse faire tout et n’importe quoi avec n’importe qui, du moment que vous restez sous leur influence et que vous payez ce qu’ils appellent le « juste prix ». - Résultat : une dilution de la transmission, une perte de repères, et parfois une caricature de l’art martial originel.
- La tradition japonaise, elle, insiste sur la nécessité d’un cadre, d’une loyauté et d’une humilité face à l’enseignement reçu
- — non pas pour brider la liberté, mais pour garantir la qualité et la profondeur de la pratique.
- Conséquences de la liberté individuelle sur la transmission
- a) Dilution de la qualité technique et philosophique
-
- Perte de la précision : Sans l’encadrement strict d’un maître et d’une lignée, les techniques se simplifient, se déforment, ou deviennent des exercices purement physiques, vidés de leur sens martial et énergétique.
- Oubli des principes fondamentaux : Beaucoup de pratiquants occidentaux ignorent ou négligent les concepts clés (comme le ki, le kokyu, le ma-ai), car ils ne sont pas toujours visibles ou « vendables ».
- b) Multiplication des « experts » autoproclamés
-
- Grades et titres auto-attribués : Certains s’octroient des ceintures noires, des grades élevés, ou même des titres de sensei sans avoir jamais été validés par une autorité reconnue.
- Création de « styles » personnels : Des pratiquants, après quelques années de pratique, inventent leur propre « aïkido », mélangeant des techniques de différentes disciplines ou ajoutant des éléments fantaisistes, le tout sans fondement technique ou historique.
- c) Commercialisation et sportivisation
-
- Logique de consommation : L’aïkido devient un « produit » à vendre, avec des stages « attractifs », des grades faciles, des démonstrations spectaculaires mais creuses.
- Compétition et performance : Certains clubs adoptent une approche sportive, avec des compétitions, des classements, ce qui va à l’encontre de l’esprit non-compétitif de l’aïkido traditionnel.
- Cours et conseils sur Youtube
- Exemples concrets de dérives
- a) En France et en Europe
-
- Dojos « low-cost » : Des salles proposent des cours d’aïkido à prix réduits, avec des enseignants peu expérimentés.
- Stages « open » : Des événements où n’importe qui peut enseigner, sans vérification de sa maitrise ou de sa légitimité, ce qui conduit à la propagation d’erreurs techniques et à la pollution de l'aîkido.
- Aïkido « fitness » : Certains clubs transforment l’aïkido en activité physique, sans travail sur les principes martiaux ou énergétiques.
- b) Sur Internet et les réseaux sociaux
-
- Tutoriels « DIY » : Des vidéos YouTube ou TikTok montrent des techniques approximatives, présentées comme de l’aïkido, mais souvent éloignées de la réalité martiale.
- Influenceurs martiaux : Des personnes sans expérience sérieuse se mettent en scène comme experts, attirant des débutants vers des pratiques douteuses.
-
Les vrais maîtres les gens compétents
veulent toujours savoir à qui ils ont affaire, il faut donc aller dans leur
dojo.
Les médias modernes ne leur servent qu'à faire connaitre leur dojo.
- Pourquoi cette situation ?
- a) Culture de l’instantanéité
-
- Les pratiquants occidentaux veulent des résultats rapides, sans passer par les années de pratique exigées par la tradition.
- b) Individualisme et rejet de l’autorité
-
- L’idée de « devoir » quelque chose à un maître, de suivre une voie tracée, est perçue comme une contrainte, voire une soumission.
- c) Manque de repères
-
- Sans cadre clair, beaucoup ne savent pas distinguer un enseignement sérieux d’un enseignement fantaisiste.
- Comment préserver la qualité de la transmission ?
- a) Pour les pratiquants
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- Chercher des maîtres légitimes : Privilégier les enseignants avec une lignée claire (filiation).
- Accepter la discipline : Comprendre que la liberté ne signifie pas faire n’importe quoi, mais être libre de ses chois, s’engager dans une voie exigeante.
- Éviter les raccourcis : Refuser les grades faciles, les stages « miracle », les promesses de maîtrise rapide.
- Ces attrapes nigaudes que sont les grades et diplômes ne sont utilisés que par les incompétents les gens compétents cela se voit ils n’ont pas besoin de diplômes.
- b) Pour les enseignants
-
- Rester fidèle à la lignée : Enseigner ce qu’on a reçu, sans ajouter ni retirer arbitrairement.
- Exiger le respect des principes : Insister sur l’importance du reishiki, de la répétition, de la compréhension profonde.
- Éduquer les élèves : Leur expliquer pourquoi la tradition compte, et quelles sont les dérives à éviter.
- En résumé :
- La liberté individuelle, si elle n’est pas encadrée par le respect de la tradition et de l’autorité du maître, mène souvent à des dérives qui appauvrissent l’art.
- L’enjeu est de trouver un équilibre entre l’ouverture nécessaire à la pratique moderne et la rigueur indispensable à la préservation de l’aïkido tel que le fondateur l’a conçu.
5. Origines et signification du dojo
-
- Origine chinoise : Le terme "dojo" (道場) trouve ses racines dans le bouddhisme chinois, où il désignait un lieu de méditation et d’étude de la voie spirituelle (le "dao" ou "do" en japonais).
- Importation au Japon : Avec la diffusion du bouddhisme zen et des arts martiaux, le concept a été adopté et adapté par les Japonais, notamment à partir du Moyen Âge.
- Lieu d’étude et de pratique :
-
- Le dojo est un espace dédié à l’apprentissage, que ce soit spirituel (méditation, zen) ou physique (arts martiaux).
- Il symbolise un lieu de transformation personnelle, où l’on travaille sur soi.
- Respect et rituels :
-
- Le dojo est régi par des règles strictes de respect (saluts, tenue, comportement).
- Les rituels (comme le salut à l’entrée et à la sortie) rappellent l’importance de l’humilité et de la concentration.
- Transmission du savoir :
-
- C’est un lieu où le maître (sensei, shihan) transmet son savoir aux élèves, souvent de manière directe et pratique.
- Différences entre la conception chinoise et japonaise du dojo
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Aspect EConception chinoise Conception japonaise Rituels Moins formalisés, axés sur la méditation Très codifiés, liés à l’étiquette martiale Symbolique Recherche de l’éveil (satori) Recherche de la maîtrise de soi et du geste Usage principal Méditation, étude spirituelle Pratique des arts martiaux, discipline Structure Souvent intégré aux temples bouddhistes Espace spécifique, parfois indépendant Origine Lieu de méditation bouddhiste (chan) Adopté et adapté aux arts martiaux (budo) - Évolution moderne
-
- Aujourd’hui, le dojo est surtout associé aux arts martiaux japonais (judo, karaté, aïkido, etc.), mais il conserve sa dimension spirituelle et philosophique.
- En Chine, les lieux de pratique des arts martiaux (comme les écoles de kung-fu) sont souvent appelés "guan" (馆) ou "wu guan" (武馆), bien que le terme "dojo" soit parfois utilisé dans un contexte international.
- 1. Le dojo comme lieu de purification et d’harmonie
-
Pour Morihei Ueshiba (1883–1969),
le dojo n’était pas seulement un lieu d’entraînement
physique, mais un espace sacré où l’on cultive l’harmonie (ai), l’énergie (ki) et la
voie (do). Il disait souvent :
- « Le dojo est un lieu où l’on polit son esprit et son corps pour devenir un avec l’univers. »
- Dimension spirituelle : Ueshiba, influencé par le shintoïsme et l’omoto-kyo, voyait le dojo comme un microcosme où l’on apprend à s’unir avec l’énergie universelle (ki).
- Purification : Les rituels de nettoyage du dojo (sōji) et les saluts (rei) sont essentiels pour purifier l’espace et l’esprit.
- 2. Structure et symbolique du dojo d’aïkido
-
- Kamiza : Place d’honneur, souvent ornée d’un portrait du fondateur, d’un calligramme (comme « Aïkido ») ou d’un autel shinto. C’est vers le kamiza que l’on s’incline en entrant et en sortant.
- Tatami : Sol traditionnel, représentant la terre, lieu de contact entre les partenaires.
- Reishiki
-
- Respect mutuel : Salut au kamiza, au professeur (sensei), et aux partenaires (ai).
- Silence et concentration : Peu de paroles, beaucoup d’attention à la respiration et au mouvement.
- Non-compétition : Pas de compétition en aïkido, le dojo est un lieu de coopération, pas de confrontation.
- Ueshiba insistait sur le fait que l’aïkido doit être pratiqué dans un esprit de non-violence et de résolution des conflits. Le dojo est donc un lieu où l’on apprend à désamorcer l’agressivité, à protéger sonpartenaire, et à cultiver la paix intérieure.
6. Doit-on parler de « dojo » ou de « club » dans un cadre sportif ?
- Dans un cadre sportif faut-il parler de dojo ou de club dans le monde occidental, francophone ?
- 1. Revenons à l'origine et sens du terme "dojo"
- Le mot "dojo" (道場) vient du japonais et signifie littéralement "lieu de la Voie" (道 do : la Voie, 場 jo : le lieu). Historiquement, il désigne un espace dédié à la pratique des arts martiaux japonais, où l’on cultive autant la technique que l’esprit, dans une dimension philosophique et spirituelle (ce qui n'est pas le cas pour les sports).
-
- En Asie : Le dojo est un concept central, lié à la transmission d’un art martial comme une voie de développement personnel, au-delà de la simple pratique sportive.
- En Occident : Le terme a été importé avec les arts martiaux, mais son usage peut varier selon les pays et les fédérations.
- 2. Statut juridique et sportif en France
-
En France, les disciplines comme le judo, le karaté ou le kendo sont reconnues comme des
sports par le ministère des Sports et sont encadrées par des fédérations sportives
(FFJDA, FFK, etc.).
- Fédérations sportives : Elles fédèrent des clubs, pas des dojos. Un club est une association loi 1901, affiliée à une fédération, qui permet à ses membres de participer à des compétitions officielles, d’obtenir des grades reconnus.
- Terminologie officielle : Dans les textes réglementaires, on parle de "clubs", "salles", "lieux de pratique", mais rarement de "dojo". Cependant, le terme "dojo" reste largement utilisé dans le langage courant, même dans les clubs affiliés. Ce qui induit le néophyte en erreur dès le début... Une arnaque ?
-
- Réglementation : Les fédérations sportives doivent encadrer des structures (clubs) pour organiser des compétitions, délivrer des grades, gérer les licences, etc.
- Culture : Le dojo, en tant que concept, dépasse le cadre sportif. Il évoque une pratique qui va au-delà de la performance physique, incluant le respect, la discipline et la quête de sens.
- 3. Débat : Sport d’origine martiale vs Art martial
-
-
Sport d’origine martiale :
En France, ces disciplines sont enseignées et pratiquées dans un cadre sportif,
avec des règles adaptées pour la compétition, la sécurité et l’accessibilité à
tous.
L’aspect "sportif" est mis en avant pour des raisons d’organisation, de santé publique et de reconnaissance institutionnelle. - Dans un cadre sportif (compétition, fédération), on parlera plutôt de "club" ou "salle".
-
Art martial :
Pour beaucoup de pratiquants et d’enseignants,
la dimension martiale (technique, philosophique, culturelle) reste essentielle.
Le dojo, en tant que lieu, incarne cette dimension : respect des rituels, recherche de la maîtrise de soi, transmission d’un héritage culturel.
-
Sport d’origine martiale :
En France, ces disciplines sont enseignées et pratiquées dans un cadre sportif,
avec des règles adaptées pour la compétition, la sécurité et l’accessibilité à
tous.
- 1. Sport de compétition vs Art martial : deux logiques opposées
- A. Si on parle de SPORT (judo, karaté, kendo, compétition) :
-
- Objectif : La performance, la victoire en compétition, le classement, les médailles.
- Structure : On pratique dans un club, affilié à une fédération sportive (FFJDA, FFK, etc.)./li>
- Encadrement : Les fédérations sportives ne fédèrent que des clubs, pas des dojos. Les grades sont souvent adaptés pour correspondre aux exigences sportives.
-
Terminologie :
On ne devrait pas parler de "dojo", mais de
"salle" ou "club".
Utiliser "dojo" dans ce contexte est un abus de langage, voire une forme de marketing pour donner une image "traditionnelle" à une activité sportive.
- En rupture avec ce monde sportif il existe des pratiques traditionnelles de judo, karaté, kendo...
-
- Objectif : La maîtrise de soi, la transmission d’un savoir technique et philosophique, la quête de perfectionnement personnel. Pas de compétition (ou alors très marginale, sans enjeu sportif).
- Structure : On pratique dans un dojo, affilié à une école martiale (ryū, style, lignée) qui suit l’enseignement d’un maître reconnu.
- Encadrement : Les dojos sont regroupés sous l’autorité d’un maître ou d’une organisation martiale, pas d’une fédération sportive. Les grades sont décernés selon des critères techniques et moraux, pas sportifs.
- Terminologie : Ici, le terme "dojo" est le seul approprié. Parler de "club" serait une trahison de l’esprit martial.
- 2. Pourquoi cette confusion en France ?
-
-
Historique :
Les arts martiaux japonais ont été introduits
en France après-guerre, souvent par des enseignants qui voulaient les adapter au
public occidental.
La création de fédérations sportives a permis leur développement, mais au prix d’une dilution pour ne pas dire disparition de leur essence martiale. - Marketing : Beaucoup de clubs sportifs utilisent le terme "dojo" pour attirer des pratiquants en quête d’exotisme ou de spiritualité, alors qu’ils ne proposent qu’un sport basic de compétition.
- Flou réglementaire : En France, il n’existe pas de reconnaissance officielle des "écoles martiales" en tant que telles, seulement des fédérations sportives qui veulent instaurer leur monopole.
-
Historique :
Les arts martiaux japonais ont été introduits
en France après-guerre, souvent par des enseignants qui voulaient les adapter au
public occidental.
- 3. Que faut-il en conclure ?
-
- Si vous faites de la compétition : Vous êtes dans un club, affilié à une fédération sportive. Parler de "dojo" est un abus de langage. La pratique normalisée n'a pas d'intéret, ce n'est pa sl'objectif qui est de savoir qui est le plus fort. Pas de maitre, mais des entraineurs.
- Si vous pratiquez un art martial traditionnel :
Vous êtes dans un dojo, affilié à une école martiale. Parler de "club" est une
trahison de l’esprit martial.
Dans un art la pratique n'est pas normalisée c'est d'une richesse infinie, cela dépend du maitre. - Il n’y a pas de compromis possible : On ne peut pas être à la fois un club sportif et un dojo traditionnel. Les deux logiques s’opposent.
- 4. Que dire à un néophyte ?
-
- "Si tu veux faire de la compétition, va dans un club sportif. Si tu veux apprendre un art martial, cherche un dojo traditionnel, affilié à une école martiale, pas à une fédération sportive."
- "Attention : beaucoup de clubs sportifs utilisent le mot 'dojo' pour attirer les gens, mais ce n’est pas la même chose. Renseigne-toi sur l’affiliation et la philosophie du lieu avant de t’inscrire."
7. Dojo vs salle de sport/fitness
- est une cérémonie traditionnelle d’entrée dans un dojo d’aïkido marquée par des rituels et une étiquette précise. Son évolution reflète à la fois la préservation des valeurs martiales japonaises et leur adaptation aux contextes culturels modernes.
- Dojo vs salle de sport/fitness :
-
1. Aïkido traditionnel :
- Art martial (budō) : L’aïkido n’est pas un sport, mais une voie (dō) de développement personnel, physique et spirituel.
- Non-compétitif : Pas de compétition, pas de classement par performance, mais une recherche d’harmonie, de maîtrise de soi et de respect.
- Transmission d’un héritage : On entre dans un dojo pourapprendre un art, une culture, une éthique, pas pour “se mettre en forme”.
- Salle de sport/fitness :
-
- Objectif physique : Améliorer sa condition physique, perdre du poids, se muscler, etc.
- Approche individuelle : Chacun suit son programme, souvent sans interaction profonde avec les autres.
- Résultats mesurables : Performances, chiffres, compétition (même informelle).
- 2. Rituels et étiquette
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Aïkido traditionnel :
- Cérémonie d’entrée (Nyumon) : Moment solennel, respect de règles strictes (saluts, tenue, attitude).
- Respect du dojo : Le dojo est un lieu sacré, on y entre avec humilité, on salue le kamiza (autel), l’enseignant, les partenaires.
- Tenue (aïkidogi) et comportement : Uniformité, propreté, silence, concentration.
- Salle de sport/fitness :
-
- Inscription administrative : Formulaire, paiement, parfois une visite guidée.
- Tenue libre : Chacun porte ce qu’il veut, souvent des vêtements de marque ou à la mode.
- Ambiance décontractée : Musique, discussions, téléphones, etc.
- 3. Relation enseignant-élève
-
Aïkido traditionnel :
- Transmission directe : L’enseignant (sensei) est un guide, un modèle, parfois une figure presque parentale.
- Respect et hiérarchie : On s’adresse avec déférence, on suit ses conseils sans discussion.
- Engagement à long terme : On ne “teste” pas un dojo, on s’engage dans une voie (do).
- Salle de sport/fitness :
-
- Coach ou moniteur : Relation souvent commerciale, basée sur des objectifs physiques.
- Flexibilité : On change de coach ou de salle selon ses envies ou ses résultats.
- Pas d’engagement moral : On paie pour un service, pas pour une voie.
- 4. Communauté et valeurs
-
Aïkido traditionnel :
- Groupe soudé : Les pratiquants forment une communauté, on s’entraide, on progresse ensemble.
- Valeurs partagées : Respect, humilité, persévérance, contrôle de soi.
- Pas de jugement : Chacun avance à son rythme, sans comparaison.
- Salle de sport/fitness :
-
- Individu avant tout : Chacun est là pour soi, peu d’interactions profondes.
- Comparaison et performance : On se mesure aux autres, on cherche à “battre” ses records.
- Ambiance parfois superficielle : Réseaux sociaux, selfies, recherche de validation externe.
- 5. Symbolique de l’entrée
- Aïkido traditionnel :
-
- Acte engagé : Entrer dans un dojo, c’est accepter de se remettre en question, de suivre une discipline, de respecter des règles ancestrales.
- Rituel de passage : Le Nyumon marque une rupture avec le monde extérieur, un engagement vers une pratique exigeante.
- Salle de sport/fitness :
-
- Démarche consumériste : On s’inscrit comme on achète un abonnement, sans implication personnelle profonde.
- Pas de rituel : On commence quand on veut, on arrête quand on veut.
- Comment l’expliquer simplement ?
-
« Entrer dans un dojo d’aïkido traditionnel, c’est comme franchir le seuil d’un temple
: on y vient pour apprendre, se transformer, respecter une tradition vivante.
Ce n’est pas un lieu de consommation, mais un lieu de transmission, où chaque geste, chaque salut, chaque silence a un sens.
À l’inverse, une salle de sport est un espace de service, où l’on vient pour soi, sans engagement autre que celui de payer son abonnement. »
8. Le Nyumon (入門)
- est une cérémonie traditionnelle d’entrée dans un dojo d’aïkido marquée par des rituels et une étiquette précise. Son évolution reflète à la fois la préservation des valeurs martiales japonaises et leur adaptation aux contextes culturels modernes.
- Origines et signification traditionnelle
-
À l’origine, le Nyumon s’inspire des rituels des koryū (écoles martiales anciennes) et
du bushidō.
Il symbolise le respect envers le dojo, le fondateur (Ō-Sensei Ueshiba Morihei), les enseignants et les partenaires d’entraînement.
Le Nyumon marque le passage d’un statut de simple visiteur à celui d’élève, avec les droits et devoirs qui en découlent. - Éléments traditionnels du Nyumon :
-
- Salut (rei) à l’entrée du dojo, souvent accompagné d’une inclinaison devant le kamiza (autel ou place d’honneur).
- Présentation formelle à l’enseignant, parfois avec une lettre de recommandation ou un engagement écrit.
- Rituel de purification (symbolique ou réel, comme le lavage des mains).
- Premier cours souvent observé avant de participer activement.
- Évolution au fil du temps
-
Avec la diffusion internationale de l’aïkido après la Seconde Guerre mondiale, le Nyumon
a connu des adaptations :
-
Années 1950-1970 :
Le Nyumon reste très formel, surtout au Japon et dans les dojos dirigés par des
élèves directs d’Ō-Sensei.
Les élèves occidentaux découvrent ces rituels, parfois perçus comme mystérieux ou intimidants. -
Années 1980-2000 :
Avec la démocratisation de l’aïkido,
certains dojos simplifient le Nyumon pour le rendre plus accessible, tout en
conservant son essence.
La présentation formelle et le salut restent, mais la lettre de recommandation ou le serment écrit deviennent moins systématiques. -
Aujourd’hui :
Le Nyumon varie selon les dojos.
Dans les dojos traditionnels (notamment au Japon ou affiliés à l’Aïkikaï), la cérémonie reste stricte.
Dans les dojos occidentaux ou plus modernes, elle peut être allégée, mais le respect et la symbolique du passage restent centraux.
-
Années 1950-1970 :
Le Nyumon reste très formel, surtout au Japon et dans les dojos dirigés par des
élèves directs d’Ō-Sensei.
- Nyumon aujourd’hui
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- Au Japon : Le Nyumon conserve souvent sa formetraditionnelle, avec une présentation formelle, un salut au kamiza, et parfois un engagement écrit.
- En Occident : La cérémonie est parfois réduite à un échange verbal avec l’enseignant, un salut, et une explication des règles du dojo. Certains dojos organisent une séance d’essai avant le Nyumon officiel.
- Adaptations : Certains dojos intègrent des prérequis indispensables (explication de l’étiquette, de la philosophie de l’aïkido) pendant le Nyumon.
- Pourquoi cette évolution ?
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- Accessibilité : Rendre l’aïkido plus ouvert à un public varié.
- Respect de la tradition : Même allégé, le Nyumon reste un moment fort, marquant l’engagement de l’élève.
- Expliquer le sens des rituels pour éviter qu’ils ne deviennent de simples formalités vides de sens.
- Aujourd’hui, on privilégie une immersion progressive dans l’aïkido.
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- L'origine une méconnaissance culturelle et le formatage sportif
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À l’origine, la méconnaissance culturelle et le formatage sportif ont influencé
cette approche.
Le Nyumon a ainsi évolué pour s’adapter aux contextes culturels et aux attentes des pratiquants. - Il demeure néanmoins un pilier de la pratique traditionnelle de l’aïkido, symbolisant le respect, l’engagement et la transmission.
9. Le reishiki (礼式)
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Le reishiki (礼式)
est un ensemble de règles d’étiquette et de rituels
qui structurent la pratique de l’aïkido traditionnel.
Son origine, son rôle et sa signification profonde sont essentiels pour comprendre pourquoi l’aïkido ne se réduit pas à une simple technique martiale, mais s’inscrit dans une voie (dō) de développement personnel et spirituel. - Origine du reishiki
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- Bushidō et samouraïs : Le reishiki puise ses sources dans les codes de conduite des guerriers japonais (bushidō), où le respect, la discipline et la maîtrise de soi étaient centraux.
- Koryū (écoles martiales anciennes) : Les arts martiaux traditionnels (kenjutsu, jujutsu, etc.) incluaient déjà des rituels stricts pour marquer le respect envers le maître, les armes et les partenaires.
- Influence du shintō et du zen : Le reishiki intègre des éléments de purification, de concentration et de respect envers le sacré, inspirés du shintō (religion native japonaise) et de la méditation zen.
- 2. Adaptation par Ō-Sensei Ueshiba
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- Fondation de l’aïkido : Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido, a intégré le reishiki dans sa pratique pour en faire une discipline à la fois martiale et spirituelle.
- Héritage du daïtō-ryū : Ueshiba a étudié le daïtō-ryū aiki-jujutsu, où l’étiquette était déjà très codifiée. Il a adapté ces rituels pour l’aïkido, en y ajoutant une dimension de paix et d’harmonie.
- Rôle du reishiki en aïkido traditionnel
- 1. Marquer le respect
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- Respect du dojo : Le dojo est considéré comme un lieu sacré. On salue en entrant et en sortant (rei), on enlève ses chaussures, on maintient le lieu propre.
- Respect du sensei et des partenaires : Le salut (rei) avant et après chaque exercice, chaque cours, montre la reconnaissance envers l’enseignant et les autres pratiquants.
- Respect des armes : Si le dojo utilise des armes (bokken, jō, tanto), le reishiki encadre leur manipulation (ne pas marcher dessus, les poser correctement, etc.).
- 2. Cultiver l’attitude l'éducation martiale
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- Lien avec les origines : Le reishiki est un pont entre les générations. En respectant ces rites, on honore les maîtres passés et on perpétue leur enseignement.
- Uniformité de la pratique : Où que l’on aille dans le monde, un dojo d’aïkido traditionnel se reconnaît à son reishiki. Cela crée une communauté internationale unie par les mêmes valeurs.
- Pourquoi le reishiki est-il indispensable ?
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- Sans reishiki, l’aïkido perd son âme : Ce ne serait plus qu’une gymnastique ou un sport de self-défense.
- Il rappelle que l’aïkido est une voie (dō) : On ne vient pas seulement pour bouger, mais pour se transformer.
- Il crée un cadre sécurisant : Tout le monde sait ce qu’on attend de lui, cela évite les malentendus et les conflits.
- « Le reishiki, c’est l’âme visible de l’aïkido. Il relie chaque pratiquant à une tradition millénaire, tout en lui offrant un miroir pour travailler sur lui-même. Sans lui, il n’y a pas d’aïkido, seulement des mouvements. »
10. le reishiki minimal
- Le tutoiement plus fraternel sera adopté ..
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Appliquer le reishiki au quotidien dans un dojo d’aïkido traditionnel, c’est intégrer
une attitude de respect, de discipline et de présence à chaque instant de la pratique.
Voici comment le faire concrètement, étape par étape, du moment où tu franchis le seuil du dojo jusqu’à ta sortie. - 1. Avant d’entrer dans le dojo
- Préparation mentale et physique
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- Tenue : Porte un keikogi (kimono d’aïkido) propre et en bon état. Si tu débutes, un judogi peut faire l’affaire, mais évite les vêtements troués ou mal ajustés.
- Hygiène : Douche-toi avant le cours, coupe tes ongles, attache tes cheveux si nécessaire. Le contact physique en aïkido exige une propreté irréprochable.
- Ponctualité : Arrive 10 à 15 minutes avant le cours pour t’habiller, te préparer mentalement et saluer le dojo.
- 2. À l’entrée du dojo
- Rituel d’entrée (Nyūjō no rei)
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- Enlève tes chaussures avant de monter sur le tatami (ou dans l’espace dédié). Range-les soigneusement, pointes vers le mur.
- Salut (rei) vers le kamiza (autel ou place d’honneur) en t’inclinant profondément (environ 30°), mains le long des cuisses.
- Salut général : Si des pratiquants sont déjà présents, salue-les d’un léger hochement de tête ou d’un “onegaishimasu” (s’il te plaît, littéralement “je te demande”).
- Ne marche jamais sur le tatami avec des chaussettes (pas toujours propres) et bien sur des chaussures.
- 3. Pendant le cours
- Attitude sur le tatami
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> Il est essentiel de toujours montrer que l’on maîtrise, sans adopter
d’attitude négligée.
> Même en tant que spectateur, ta tenue doit rester irréprochable.
> Si tu n’es pas sur le tatami, tu ne dois pas interagir avec ceux qui s’y trouvent. - Assis en seiza (à genoux) ou en tailleur si le seiza est difficile, dos droit, mains posées sur les cuisses. Évite de t’allonger ou de t’adosser.
- Silence et écoute : Pas de discussions inutiles, pas de téléphone, pas de mastication de chewing-gum. Concentre-toi sur l’enseignement.
- Respect de l’enseignant : Quand le sensei parle ou montre une technique, regarde-le attentivement. Pour poser une question, lève la main ou attends la fin de la démonstration.
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> Il est essentiel de toujours montrer que l’on maîtrise, sans adopter
d’attitude négligée.
- Saluts pendant la pratique
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- Un kohaï n'invite jamais un sempaï
- On ne salue pas de la même façon un kohaï ou un sempaï
- Za rei avec le premier et dernier partenaire
- Avant/après chaque exercice : Salue ton partenaire , puis commence ou termine l’exercice.
- Changement de partenaire : Salue toujours ton nouveau partenaire avant de commencer.
- Utilisation des armes : Si tu utilises un bokken, un jō ou un tanto, salue l’arme avant de la prendre et après l’avoir posée.
- Comportement avec les partenaires
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- Ne force jamais : L’aïkido se pratique dans le respect du partenaire. Pas de brutalité, pas de compétition.
- Merci après chaque exercice : À la fin d’un travail à deux, salue ton partenaire et dis “arigatō gozaimashita” (merci pour ce que nous venons de faire).
- Aide les débutants : Si tu es plus avancé, guide les nouveaux avec bienveillance, sans jugement. Aide les à comprendre ce que fais le professeur.
- 4. Fin du cours
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- Alignement : À la fin du cours, tous les élèves s’alignent face au kamiza, assis en seiza du moins ancien au plus ancien.
- Mokusō (méditation silencieuse) : Ferme les yeux, respire profondément, recentre-toi.
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Salut final :
- Salut au kamiza.
- Salut au sensei : “Dōmo arigatō gozaimashita, sensei” (merci pour l’enseignement).
- Salut entre élèves (dernier partenaire en za reï).
- 5. Après le cours
- Respect du dojo et des autres
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- Range le matériel : Si tu as utilisé des armes ou des accessoires, range-les à leur place.
- Aide au nettoyage : les élèves participent au ménage (sōji). C’est un acte de respect et d’humilité.
- Salut en sortant : Avant de quitter le tatami, salue une dernière fois le kamiza et les personnes présentes.
- 6. À l’extérieur du dojo
- Prolonger l’esprit du reishiki
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- Respect envers les autres pratiquants : Même en dehors du dojo, salue tes camarades d’aïkido avec respect.
- Humilité : Ne te vante pas de tes progrès ou de tes grades. L’aïkido se pratique, ne se raconte pas.
- Application dans la vie quotidienne : Le respect, la patience et la concentration appris sur le tatami peuvent t’aider dans ta vie personnelle et professionnelle.
- Erreurs à éviter
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- Arriver en retard Perturbe le cours et manque de respect envers le sensei et les autres.
- Parler fort ou rire bruyamment Brise la concentration et l’atmosphère de sérieux.
- S’asseoir les jambes tendues Montre un manque de discipline et de respect pour le lieu.
- Corriger un partenaire sans y être invité Peut être perçu comme de l’arrogance.
- Quitter le tatami sans salut Oublier le reishiki, c’est comme claquer la porte en partant.
- « Le reishiki, ce n’est pas une liste de règles rigides, mais une façon de vivre l’aïkido chaque jour. Plus tu le pratiques avec sincérité, plus il devient naturel, et plus ta pratique en est enrichie. »
- Si tu débutes, ne t’inquiète pas : les erreurs font partie de l’apprentissage. Les pratiquants plus expérimentés te guideront avec bienveillance. L’important est d’être attentif, respectueux et ouvert.
11. Le montzenbaraï (物千拍り)
- Le montzenbaraï (物千拍り)
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Mon: porte.
Dans l’aïkido de Morihei Ueshiba et des arts martiaux japonais traditionnels, le terme montzenbaraï (物千拍り) prend une signification plus symbolique et spirituelle lorsqu’il est utilisé pour décrire l’action d’un maître éjectant définitivement un élève de son dojo. - Origine et signification
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- Montzen (物千) : peut être interprété comme "mille choses" ou "toutes sortes de choses", évoquant une grande variété de situations ou d’objets.
- Baraï (拍り) : signifie "balayer", "chasser" ou "disperser".
- Montzenbaraï : une métaphore de purification
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- Montzenbaraï signifie littéralement "balayer mille choses". Dans ce contexte, il s’agit de balayer les impuretés, les illusions, ou les comportements inappropriés de l’élève.
- L’acte d’éjecter un élève n’est pas une simple exclusion, mais une leçon forte, une forme de "choc" destiné à réveiller l’élève, à le purifier de son ego, de son arrogance, ou de son manque de sincérité dans la pratique.
- Dans l’aïkido de Morihei Ueshiba
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- Morihei Ueshiba insistait sur l’importance de la sincérité, de l’humilité et de l’harmonie (ai) . Un élève qui perturbe l’harmonie du dojo, qui manque de respect, ou qui pratique avec un esprit de compétition plutôt que de développement personnel, peut se voir "balayer" par le maître.
- Cette éjection n’est pas toujours définitive : elle est souvent une épreuve, une invitation à la réflexion et à la remise en question. L’élève est parfois autorisé à revenir après avoir compris et corrigé son attitude.
- **« En général, il ne le fait pas, car son ego le lui interdit. C’est ce même ego démesuré qui l’a poussé à commettre des erreurs et qui l’empêche de les corriger, préférant s’entêter et ainsi, par ses actes futurs, il risque de nuire à l’aïkido. »**
- Symbolique et finalité
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- Purification : Le maître, en agissant ainsi, "nettoie" le dojo de ce qui pourrait nuire à l’énergie collective et à la transmission de l’art.
- Responsabilisation : L’élève doit comprendre que la pratique martiale ne se limite pas à la technique, mais engage aussi le cœur et l’esprit.
- Transmission indirecte : Par ce geste, le maître enseigne que l’aïkido est un chemin de transformation personnelle, où l’on doit constamment se remettre en cause.
- Ce geste, souvent spectaculaire, marque les esprits et rappelle à tous que l’aïkido commence par le respect et l’humilité.
-
- En résumé, le montzenbaraï dans ce contexte est une leçon de vie, une façon radicale de rappeler les valeurs fondamentales de l’art martial.
12. Refuser l'adhésion d'un élève, se séparer d’un élève
(montzenbaraï)
-
différences fondamentales entre l’aïkido traditionnel et
l’aïkido sportif ou fédéral
différences fondamentales entre l’aïkido traditionnel (tel que pratiqué dans un dojo
indépendant, souvent sous l’autorité directe d’un maître héritier d’une lignée)
et l’aïkido sportif ou fédéral (intégré dans une structure associative ou sportive, soumise à des règles administratives et juridiques sportives locales). - 1. Acte n°1 : Refuser un élève
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- Autorité du maître : Le dojo est considéré symboliquement comme la maison du maitre. L'endroit où il enseigne quelque soit ce lieu (cela peut être ua milieu des bois). Il est le garant de la transmission de l’art, de sa qualité, de sa réputation, de l’énergie du lieu, et de la cohésion du groupe etc.
- Responsabilité spirituelle : Le maître a le devoir de protéger l’intégrité de la pratique et de l’esprit du dojo. Il peut refuser un élève s’il estime que sa présence perturberait l’harmonie, la sécurité, ou la progression collective.
- Pas de justification obligatoire : La décision relève de son intuition, de son expérience, et de sa responsabilité envers l’art. Expliquer sa décision pourrait être perçu comme une remise en cause de son autorité ou de sa légitimité.
- Dans l’aïkido sportif/fédéral local qui n'a d'aïkido que le nom
-
-
Cadre juridique (statuts) :
Le professeur est souvent salarié ou
bénévole au sein d’une association affiliée à une fédération (FFJDA (judo),
FFAB, 2F3A
etc.).
Il doit respecter les règles de non-discrimination et les statuts de la fédération (imposé par le ministère JS) c'est politique. - Obligation de transparence : (on a rien sans rien) Refuser un élève sans raison valable (sécurité, comportement) peut être considéré comme abusif, surtout si l’association dépend de subventions publiques ou de l’agrément Jeunesse et Sports.
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Cadre juridique (statuts) :
Le professeur est souvent salarié ou
bénévole au sein d’une association affiliée à une fédération (FFJDA (judo),
FFAB, 2F3A
etc.).
- 2. Acte n°2 : Se séparer d’un élève (montzenbaraï)
-
- Purification du dojo : Le montzenbaraï est un acte symbolique fort, visant à "nettoyer" le dojo d’une énergie ou d’un comportement néfaste. Il s’agit d’une décision unilatérale, souvent spectaculaire, pour marquer les esprits et rappeler les valeurs fondamentales.
-
Pas de justification obligatoire :
La légitimité du maître
repose sur sa maîtrise technique et spirituelle, pas sur un contrat ou un
règlement.
Expliquer reviennent à douter de son autorité, ce qui est incompatible avec la relation maître-élève traditionnelle. - Possibilité de retour : L’élève peut être invité à revenir après une période de réflexion, s’il montre une réelle remise en question. Ce n'est en réalité jamais le cas. L'ego de de l'élève l'empêche.
-
- Procédure encadrée : Le professeur est un employé pa sle maitre, il ne peut exclure un élève sans motif sérieux (violence, non-respect du règlement, etc.) et doit souvent en référer au bureau de l’association ou à la fédération.
- Risque juridique : Une exclusion arbitraire peut entraîner des recours, surtout si l’association est subventionnée ou agréée.
- C'est pourquoi une association qui ne se débarrasse pas de ces déchets devient très rapidement une poubelle qui n'intéresse pas les gens sérieux.
- Pourquoi le maître traditionnel n’est-il pas obligé de justifier ?
-
-
Autorité charismatique :
Dans la tradition japonaise, le maître (sensei) incarne l’art.
Son autorité est absolue et ne se discute pas. La relation maître-élève repose sur la confiance et le respect, pas sur la transparence administrative. - Transmission orale et intuitive : L’aïkido traditionnel se transmet par l’exemple, le geste, l’énergie. Les décisions du maître relèvent souvent de l’intuition et de l’expérience, d'un parcours personnel (c'est pour cela que l'élève le choisit) pas de la logique rationnelle.
-
Protection de l’art : Le maître a pour mission de préserver
la pureté de la pratique.
Justifier ses actes pourrait affaiblir son autorité ou exposer l’art à des interprétations extérieures.
-
Autorité charismatique :
Dans la tradition japonaise, le maître (sensei) incarne l’art.
- Contraste avec l’aïkido sportif/fédéral
-
- Logique administrative : Le professeur est un employé ou un bénévole, soumis à des règles collectives. Il doit rendre des comptes à une hiérarchie (bureau, fédération,syndicats) et respecter des procédures.
- Démocratisation vs. Tradition : L’aïkido sportif vise l’accessibilité, la sécurité, et la transparence.
- L’aïkido traditionnel vise la préservation d’un héritage, même si cela implique des méthodes autoritaires ou mystérieuses.
- Synthèse : Deux mondes, deux logiques
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Aspect Aïkido traditionnel "Aïkido"sportif/fédéral Objectif Accessibilité, sécurité, encadrement Donnée Ligne 2, Col 3 Justification Non obligatoire Obligatoire (règlement, loi) Décision Intuitive, symbolique Règlementée, transparente Autorité Maître (symboliquement la maison du maitre est le dojo) Professeur (employé/bénévole) dernière roue de la charette - En résumé :
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Dans l’aïkido traditionnel,
le maître agit en tant que gardien d’un héritage spirituel
et technique. Ses décisions, même radicales, s’inscrivent dans une logique de
transmission et de protection de l’art.
Il n’a pas à se justifier, car son autorité est légitimée par sa maîtrise et sa lignée. - Dans l’aïkido sportif, le professeur est soumis à des règles collectives et juridiques, qui limitent son pouvoir discrétionnaire au profit de la transparence et de l’équité.
- « Sous le nom “aïkido”, on pratique en réalité des choses très différentes. L’aïkido sportif n’est qu’une pâle imitation de l’aïkido authentique. »